Les corps physiques des photographes ont disparus, les objectifs de leurs appareils restent néanmoins braqués vers le spectateur, ils sont fixés au mur à hauteur d’homme et suivant des positions courantes adoptées lors de la prise de clichés (position debout, avec le genou au sol ou accroupie). Dans ce cas de figure, le public se trouve face à un mur voyeur qui suggère qu’il soit possible de l’observer à partir de l’autre côté. En même temps cela suscite l’envie de vérifier ce qui se passe derrière et si quelqu’un s’y trouve vraiment. Les spectateurs sont alors conduits à devenir à leur tour les voyeurs.
Cet ensemble d’objectifs qui par sa seule présence évoque les photographes est une allégorie de l’effacement de la conscience et de l’oubli des valeurs humaines chez certains rapporteurs de presse au profit de la mise en scène. Des hommes qui plutôt que de poser leur matériel se cachent derrière pour créer empathie, émotion et sensationnel à l’écran. Certains portent donc par exemple, moins naturellement assistance aux personnes en difficulté que pour la possibilité d’en ramener des images dont ils seraient les héros. Ces images et reportages sont ensuite présentés et donc regardées dans les JT, comme s’il s’agissait de banales émissions de télé réalité.
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