2 mai 2011

Bruits blancs

Bruits blancs est l'exposition qui s'est tenue à la Cité Mixte Ferdinand Fabre de Bédarieux et qui clôturait une résidence d'artiste de trois mois (de Janvier à avril 2011) J'ai tenu à faire participer les élèves de manière indirecte à la constitution de certaines pièces de cette exposition. Celle-ci rassemble trois œuvres intimement liées et pensées à partir de cet établissement scolaire dans lequel j'ai été accueilli pour une résidence d'artiste de trois mois. Merci À tous les élèves qui sont passés à l’atelier, aux professeurs qui m’ont reçus, aux agents qui m’ont accordés un peu de leur temps dans le cadre de la réalisation des enregistrements d’Électrons libres et fourmis travailleuses, ainsi qu’aux membres du personnel et de la direction qui m’ont permis de travailler dans de bonnes conditions.

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Tuyaux en polyéthylène, acier, aluminium 686x100x302 cm, 2011 La sonnerie du collège retentit à intervalles réguliers durant 6 secondes 52. Elle est l’élément central de de la vie de l’établissement, son organisation, génère des déplacements et indique les changements de cours, Elèves, professeurs et agents sont tous soumis à son découpage du temps. J’ai décidé de la mettre en espace à l’échelle d’un mètre par seconde en m’appuyant sur la forme de son onde sonore telle qu'elle peut se présenter sur un logiciel de son. Cette sculpture canalise elle aussi les déplacements des spectateurs en formant une sorte de couloir dont les parois sont les deux parties complémentaires du graphique de cette onde. Tout comme la sonnerie peut rompre le temps et couper les activités, cette pièce fend l'espace. Composée de tubes, la notion de flux y est omniprésente, tandis que la stridence du son se fait effet cinétique.

Déambulations

Vidéo, environ 13 mn, 2011Parcours continu en caméra subjective invitant le spectateur à déambuler dans tous les lieux de passages de la cité mixte Ferdinand Fabre et à prendre part à la perception qu'en ont les élèves . Le montage est une succession de plans séquences définis par la distance parcourue entre deux portes closes. le rythme et la durée de cette vidéo sont définis par la lecture du texte présent en voix off et issu des réponses des élèves aux questions suivantes: -En tant que lieu ou espace, que représente pour vous le collège? -Concernant l’organisation et l’architecture du collège : -Ce qui vous marque ou attire le plus votre attention : -Ce que vous préférez : -Ce que vous n’aimez pas : -D’une manière générale, quelles impressions ou sentiments avez-vous lorsque vous vous trouvez dans l’établissement? (ambiance(s), notion du temps, ressentis....) -Une chose qui n’éxiste pas dans le collège et que vous aimeriez que l'on y ajoute : -A votre avis, que se passe-t-il dans l’établissement quand vous n’y êtes pas?

Electrons libres et fourmis travailleuses

(ensemble de deux pièces) impression numérique sur vinyl contrecollé sur panneau d'aluminium, 42x59,4 cm, 2011 et PVC expansé, hauts parleurs, lecteurs, 175x125x30cm , 2011 Graphique syncrétique qui rassemble sur un même format les tracés des parcours favoris des élèves dans l'enceinte de l'établissement. J'interviens ici comme simple transcripteur des données fournies par les élèves. Pour la mise en forme de cette pièce j'ai suivi des règles strictes. Le choix de composition est celui d'une mise en forme directement inspirée de la mise en page des plans d'évacuation incendie présents dans l'établissement. Concernant le traitement de ces divers types de déplacements, j'ai choisi les codes couleurs suivants: -Rouge lorsque le parcours s'effectue en entrant dans l'établissement. -Bleu lorsqu'il se termine en sortant de l'établissement. -Gris quand le parcours s'effectue sur un même niveau sans entrer ni sortir de l'établissement - vert lors de descente dans les étages sans sortir du collège -Jaune pour une ascension dans les étages non débutée par l'entrée dans le collège. La deuxième partie de cet ensemble est un volume qui reprend la forme générale du graphique précédemment énoncé, l'échelle est celle de l'établissement au 100 ème. En son sein sont diffusés de manière simultanée et aléatoire des enregistrements de bruits présents dans différents services de l'établissement auxquels les élèves n'ont pas accès (cuisines, loge, administration et laverie) ainsi que des sons présents lors de l'absence des élèves, il s'agit là principalement de prises sonores concernant le ménage des salles de classes, des couloirs, du réfectoire et des sanitaires... Toutes les paroles ont été gommées, seuls les bruits des appareils et des objets manipulés par les agents sont retransmis. L'enjeu est de montrer un autre aspect audible de cette "grande machine" en faisant abstraction de l'ambiance sonore que l'on y entend communément et générée principalement par les cris, jeux, paroles et déplacements des élèves. Si toute voix ou indice de présence humaine sont absents de cette réalisation, ce sont bien les gestes des personnes au travail qui donnent le tempo et les sonorités de cette pièce tandis que les préférences de déplacement de chaque élève ayant tracé son parcours en définissent la forme.