22 juil. 2010

Water Walk

Jagna Ciuchta, David Coste, Cédric Jolivet, Julien Pastor,France Valliccioni, Clotilde Viannay et Maria Nordman

Parcours d'art contemporain en vallée du Lot

CAJARC / CALVIGNAC / LARNAGOL / CÉNEVIÈRES /SAINT-MARTIN-LABOUVAL / SAINT-CIRQ-LAPOPIE

5 juillet - 12 septembre 2010

ICI: la page du site de la Maison des arts Georges Pompidou

Road sets

2010 Granulats de caoutchouc, liant polyuréthane, fers à béton.8 pièces allant de 80x3x3cm à 250x190x3cm Le point de départ à la création de cette pièce sont des photographies satellitaires google earth du désert d'Arabie Saoudite. Intéressé par la répercussion qu'ont les changements de zones géographiques de cultures intensives ou la cessation d’activité de puits d’extraction pétrolières sur ces infrastructures routières devenues obsolètes, j'ai décidé de prendre ces routes lentement effacées par le sable qui les recouvre, comme matière à l'élaboration de cette sculpture. Ces voies bitumineuses devenues des objets absurdes, moulés à même le paysage, constitués de culs de sacs et de voies sans issues sont traités ici par analogie techniques dans la mise oeuvre. Entre le sujet originel et la sculpture, le lien s'opère entre la coulée de bitume dans un sol terrassé et le tirages unique par moulage à perte de chaque élément de road sets. Les matériaux utilisés sont des granulats de caoutchouc issus du recyclage par broyage de pneumatiques usagés qui servent habituellement à réaliser des sols techniques pour les pistes d’athlétisme ou des surfaces d’amortissement autour des jeux pour enfants. Lorsque l’on met côte à côte la provenance de ces granulats, l’absurdité de la situation de ces ex-voies de transport devient une métaphore de la course au profit d’hommes adultes dans un jeux grandeur nature qui reste finalement assez proche de la cour d’école. Sorties de leur moule ces "routes", sont ensuite amassées les unes contre les autres et donnent lieu à un enchevêtrement à la fois pluridirectionnel et ne menant nulle part comme pour rendre encore plus forte l'absurdité qui se dégage de cette situation.

Brenda, Samantha et Angelina

2010 Bois, polystyrène extrudé, bâche polyéthylène, peinture de façade. 3 volumes de 3x2,50x2m Ce sont trois grâces avec lesquelles on peut accéder a une parcelle de bonheur et pour pas cher. Leurs standards le prouvent car bien qu’étrangers au paysage, ils promettent une vie de rêve avec son coin à soi, son chez soi. C’est aussi la parodie standardisée de ce rêve flottant sur plusieures générations successives tendant vers l’acte de propriété accessible. Une série B à l'américaine reconnaissable aux prénoms utilisés de manière récurrente pour identifier de quelconques personnages féminins. concrètement, nous sommes en présence de trois volumes au quart des dimensions courantes d’architecture type de maisons témoin, souvent organisées en lotissements. C’est aussi à des fins de rentabilité, pouvoir en caser le plus possible dans un minimum d’espace et construire de manière sérielle. Dans cette installation, les formes de ces trois maisons sont signifiées par un squelette reprenant les arêtes structurelles de leur volume. L’endroit où elles sont présentées rappelle les modalités d’implantation générique de ce type de lotissements, (en bordure de route et sur des terrains peu chers voir inondables). Le tout est préfabriqué puis assemblé sur place. Les jeux visuels avec l’eau comme miroir diversifient les points de vue et transfigurent ces objets en opérant des glissements vers d’autres formes. Par la mobilité de chaque volume, ce « lotissement à la dérive » vient déstructurer de manière poétique les codes d’organisation classique tout en rappelant la précarité et l'indigence de ce genre de constructions fuies de toutes véritables qualités architecturales.

De l’autre côté

2010 dispositif vidéo sur écran circulaire (ø, env1,50m) Grâce à Internet, se croire être de l’autre côté du monde nous est plus que jamais accessible. Mais cette ambition ne se résume finalement qu’en notre capacité à nous projeter par l’imaginaire dans ce qui est visible au travers de notre écran. D’une manière pragmatique, nous ne sommes finalement que derrière un écran d’ordinateur ou de téléphone portable. Je propose par ce dispositif vidéo de retrouver une similarité avec cette situation. Les spectateurs peuvent s’imaginer voir véritablement le ciel étoilé de la Nouvele Zélande au travers de ses eaux territoriales (qui se trouvent en dessous de Saint Cirq Lapopie ) ou simplement profiter d'une projection. Bien sûr la vue ne se veut pas hyperréaliste mais elle est librement interprétée, tout comme l’imagerie du web peut osciller entre fakes et rendus fidèles de la réalité.

V10 000

2010 Piquets en fibre de verre, fil de clôture et isolateurs Ø : 3,20m Sphère géodésique inspiré de formes géométriques relevées dans la nature, elle se réfère aussi bien à l’auto construction ( où ce type d’assemblage y est fréquent) qu’à l’agriculture (par les matériaux qui la compose). Ces matériaux de clôture visibles dans les paysages ruraux sont ici retirés de leur contexte habituel, détournés et assemblés différemment ils font le lit à l’élaboration d’un objet non identifié réintégré dans le paysage. Ces objets qui habituellement forment de « frontières électriques » entre terrains d’élevages et parcelles de cultures, zones « sauvages » ou d’habitation, donnent ainsi naissance à cette géode maintenue par la tension des fils qui la constituent. Via son introduction dans ce paysage médiéval, cet objet qui fait signal sur le site castral telle une sonde atmosphérique, un observatoire spatial déchu ou une antenne radar nous rappelle également la vocation de surveillance de la construction médiévale. Cette "excroissance" constituée de matériaux de synthèse potentiellement dangereux lorsqu’ils sont reliés à un électrificareur ouvre un dialogue avec la pièce Jard1, objet tout aussi étrange qui permet de faire vivre et voyager des végétaux dans des lieux improbables.