20 juin 2016

Quelques photographies des pièces présentées à la MAPRA, Lyon 1er, du 6 au 23 avril 2016




Réflexions Incidentes





















Initialement composée pour La Borne, Réflexions Incidentes impliquait des interactions produites avec l’architecture ou les passants mués en spectateurs fortuits. Il y était aussi question de variations de rythme et de luminosité au cours d’une journée.

Si l'installation munie d'un interrupteur crépusculaire, était de jour un étrange périscope reflétant l'univers alentour. L’œuvre changeait d’état au cours de la journée, se transformant la nuit venue, en laissant percevoir puis affichant ce qu’elle dissimulait à la disparition de la lumière diurne.
Dans cet univers nocturne à l’élasticité différente, une respiration onirique s’opposait alors au pragmatisme de l’activité journalière, par la naissance d'un paysage de ouate invitant à la contemplation, au repos, à l’imagination et à la méditation.

Le contexte est ici différent, les deux miroirs dont était à l'origine flanqué le volume ont disparus, ce dernier reflète dès lors directement les œuvres l'environnant et joue avec le lieu d'exposition et la rue en contrebas, son apparence est soumise à la minuterie d'un programmateur journalier mais sa présence s'offre tout autant au regard du spectateur.

Pmma en plaques, film miroir sans tain, ouate, néons à LED, programmateur journalier, 100x80x60x200 cm, 2014.

Les déracinés

Triptyque, fusain sur papier, 190x100cm, 2016.

Empreinte Carbone



Végétaux enlevés au printemps et enduits d'une couche de goudron bitumineux, ces derniers, agonisants, furent ensuite pressés sur un panneau de particules.
La grande touffe d'herbe, d'Albrecht Dürer est au commencement de ce travail. Ici les herbacées, devenues nature morte à l'issue du processus de travail, se découpent telle les silhouettes végétales que l'on peut observer au crépuscule.

Panneau de particules, goudron bitumineux, baguettes de bois de chêne,122,5x52,5 cm, 2016.

Forêt Repliée






Béton, grillage, bois, 50x70x30 cm, 2016.


Une gangue de béton pour seul substrat, c’est une forêt
qui n’a d’autre possibilité que de se recroqueviller sur elle-même
puisque s’étendre et gagner du terrain lui est interdit. Mourante, elle
se retrouve confinée par la dureté du matériau qui l’englobe.

Anthropocène





Cette série de dessins est inspirée de cicatrices et stigmates
présents sur notre planète. Ce sont les résultantes d’activités
conduites par notre espèce, de dégats collatéraux ou accidentels
produits par nos modes de vie.
Cet état des lieux est une sorte d’inventaire informel et global
des heurts et des bouleversements subis dans différents milieux
(aériens, terrestres ou aquatiques) et visibles à différents endroits
du globe. On y croise aussi bien des carrières à ciel ouvert que le
sixième continent ou continent de plastique, on y évoque le recul des
côtes et les smogs, la secheresse, la disparition des glaciers, des
marées noires ou des zones touchées par la déforestation...
Esthétiquement l’ensemble est visuellement lié par une composition
de lignes tracées à l’encre de chine et qui soumet chaque
sujet dessinés à la mine graphite à une vibration parasite et contrastée.
Les objets représentés sur ces dessins semblent ainsi flotter
dans leur format.
Ce flottement qui donne un caractère abstrait aux formes, interprète
visuellement l’idée qu’une réalité pourtant tangible ou éprouvée
puisse malgrès tout se parer d’une forme d’abstraction. Il est fréquent
que certaines actions nous paraissent anodines et inoffensives
lorsqu’elles sont vues de manière isolée. Cependant elles sont aptes
par accumulation, correspondance ou répétition à créer des problématiques
de grande ampleur. Seulement le résultat de cet enchainement
se manifeste parfois si loin de son point de départ, qu’il pourra
être vu avec un grand détachement et de manière déresponsabilisée
depuis son point d’origine.

Encre de Chine et graphite sur papier, 50x65 cm chacun , 2015 - 2016.