27 juin 2009

Punctum, sans trop en dévoiler.

Pour cette exposition à la chapelle d’Issensac, j’ai voulu à la fois travailler sur l’identité du lieu et de son environnement tout en m’appuyant sur la manière dont j’ai pu le découvrir. Des glissements s’opèrent de la nature déployée au-dehors vers ce monde clos qu’est une chapelle., d'autres conduisent du réel à l’imaginaire, du minéral au végétal... La présence d’œuvres contemporaines ne cherche pas ici le commentaire descriptif du lieu ; si elles en intègrent l’histoire et l’espace, c’est pour en faire réapparaître l’énigme et l’émerveillement qu’il continue de susciter bien qu’on n’en sache pas les raisons. Quatre pièces sont présentées: Sine Muros, un moulage en plâtre du volume interne du bâtiment au 1/20eme, qui permet de traduire différemment les volumes du lieu. Pour le réaliser, j’ai fait appel aux souvenirs qu’il me restait du lieu, appuyés par les images et les notes que j’avais prises ; pour rendre tangible cette reconstitution, j’ai dû recomposer les points qui manquaient à ma connaissance du lieu. Métamorphose, laisse place au fantasme et à l’imaginaire. Elle se présente sous la forme d’une chrysalide qui reprend par déformation certains rythmes et volumes inhérents à cette architecture particulière, les mets en résonance avec le caractère naturel qui découle du site alentour. Des judas rejouent les phénomènes de distorsions que j’avais pu observer avec mon appareil photographique. Ils invitent le spectateur à regarder à l’intérieur de la sculpture tandis que des trouées permettent à la lumière d’y entrer. Ces éléments qui créent la transition visuelle et autorisent l’éclairage sont disposés en s’inspirant des ouvertures réelles. La maquette au ¼ de Jard1 , un projet de jardin d’un mètre cube qui aurait la faculté de se replier sur lui-même pour être transporté, fait écho aux alternances entre ouvert et fermé, interne et externe. L’objet à l’échelle se devra d’être aussi autonome que possible quant à sa production et sa consommation d’énergie et de répondre efficacement aux besoins d’irrigation des végétaux qui y pousseront. Huis clos est un dispositif pour tenter la curiosité des spectateurs ; il est installé au niveau d’une porte condamnée. J’ai voulu amener la lumière en la faisant cheminer par l’orientation de petits miroirs depuis une fenêtre qui se trouve en aplomb. Cet agencement joue avec le schéma de regardeur/voyeur auquel j’ai eu recours lors de ma première visite, puisque mon subterfuge pour approcher la chapelle était de regarder par cette petite ouverture.